Hommage de Thierry Convert, Maire, aux aviateurs tombés à Poigny-la-Forêt :
« Mesdames, Messieurs,
Nous sommes réunis aujourd’hui, en ce lieu de mémoire, pour commémorer le 80ème anniversaire de la Victoire du 8 mai 1945 et à l’heure ou d’autres jeunes soldats perdent la vie chaque jour en Europe, je voudrais rendre hommage à deux jeunes aviateurs tombés à Poigny-la-Forêt, le 1er juin 1944, à la veille du Débarquement, et qui sont inhumés ici même, devant nous, loin de leur patrie.
Le Sergent Samuel Norris, 24 ans, de la Royal Air Force, et Douglas Bernardth, 19 ans, de la Royal Canadian Air Force, ont perdu la vie dans le crash de leur avion, un Avro Lancaster B1, alors qu’ils participaient à une mission décisive de 16 avions avec pour cible les installations ferrovaires de Trappes.
L’avion avait décollé du Suffolk à 23h40 et a été abattu par un chasseur allemand à 2h10 au dessus de la forêt. Il comportait 7 membres d’équipage : 3 canadiens, 3 britanniques et un américain. Trois sont décédés, deux ont été faits prisonniers et deux ont pu prendre la fuite avec l’aide de pugnéens.
Le Sergent Davidson de la RAF a raconté ce qui s’est passé:
“ J’ai été abattu près de Rambouillet par un chasseur de nuit à 2h10 le 1er juin 44. J’ai atterri dans un bois, caché mon parachute et pris le chemin le plus proche vers le Sud. Après cinq minutes, des français m’ont indiqué comment éviter les Allemands.
A 5h30 j’ai rencontré un bucheron (il s’agissait de Mr Durand) qui, voyant mes blessures, m’a emmené dans une maison où je suis resté jusqu’à ce que le médecin qui ma soigné me dise que je pouvais être déplacé.
A partir de cette date , le 6 juin, et jusqu’à l’arrivée des troupes alliées le 21 août, j’ai été pris en charge par les FFI.”
Ils venaient d’Angleterre et du Canada, portés par le courage et le sens du devoir.
Ils n’ont jamais vu le jour de la victoire.
Mais leur sacrifice ici, sur cette terre de France, a permis à d’autres de connaître la paix et la liberté.
Aujourd’hui, 80 ans plus tard, leurs noms résonnent encore avec honneur et reconnaissance.
Et tant que nous les prononcerons, ils vivront dans notre mémoire.
À Samuel Norris et Douglas Bernardth, nous disons:
MERCI !
Merci pour votre bravoure, pour votre jeunesse offerte, pour la paix que vous avez semée.
Nous ne vous oublierons jamais. »